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Libération

Le Pakistan soupçonné d’avoir aidé Ben Laden

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Ben Laden: Al-Qaeda décapitéedossier
5) Les complicités
publié le 4 mai 2011 à 0h00

L’installation de Ben Laden dans une ville de garnison pakistanaise, dotée de surcroît d’une académie militaire, a-t-elle été possible sans la complicité d’une partie de l’establishment militaire pakistanais ? Difficile à croire, d’autant plus qu’Islamabad est soupçonné depuis des années de double jeu dans la lutte antiterroriste. Même si, diplomatie oblige, les accusations de Washington contre son allié ne seront sans doute pas formulées publiquement, il est évident que le pouvoir américain n’est pas dupe.

A preuve, les Etats-Unis n'ont pas informé le Pakistan de l'opération contre Ben Laden au motif que ce pays «aurait pu alerter» le chef d'Al-Qaeda de l'imminence du raid. «Nous avons décidé qu'une collaboration avec les Pakistanais risquait de mettre en péril la mission», a même expliqué Leon Panetta, le directeur de la CIA, dans un entretien au magazine Time. Le principal conseiller antiterroriste du président américain, John Brennan, est allé plus loin en jugeant «inconcevable que Ben Laden n'ait pas bénéficié d'un système de soutien dans le pays qui lui a permis de rester là pendant longtemps», vraisemblablement depuis 2005.

«Quelques personnes au moins au sein de l'appareil de sécurité savaient probablement. Beaucoup de gens au sein de l'appareil bureaucratique, de l'armée, ou de la société civile, ont fini par soutenir et adorer Ben Laden et sa mission contre les Etats-Unis», commentait hier Imtiaz Gul, un analyste pakistana