Après les célébrations, le temps de la réflexion et de l'introspection. Au lendemain d'un jour que tout le monde ici a qualifié «d'historique», New York essaie désormais d'imaginer à quoi peut ressembler son futur, obscurci depuis une décennie par deux tours qui se sont effondrées. Paradoxalement peut-être, l'euphorie qui a gagné la ville dans la nuit de dimanche à lundi s'est très vite dissipée. Les journaux posent tous la question de «l'après-Ben Laden». Entre espoir et inquiétude. «Le chef d'Al-Qaeda est mort, la guerre contre le terrorisme continue», proclament les écrans géants d'ABC News accrochés aux façades des immeubles de verre de Times Square. Anna Beis, qui travaille juste en face, dit ne plus trop savoir quoi penser : «J'ai travaillé pendant vingt et un ans au World Trade Center. Je n'y étais pas le 11 Septembre, mais j'ai perdu beaucoup d'amis. Et quelque part, aujourd'hui, on est unis comme on l'était il y a dix ans. En 2001, on était unis par le désespoir, désormais, on aimerait qu'une page soit tournée. Mais personne ne sait vraiment. Moi-même, je n'ai pas sauté de joie en apprenant la nouvelle. Il y a trop d'émotions et d'interrogations qui se bousculent, notamment par rapport à ce qui se passe avec nos soldats en Afghanistan et en Irak.»
«Diable». C'est comme si l'opération menée par les commandos des Navy Seals avait rappelé à ceux qui l'avaient oublié que l'Amérique est toujours en guerre dans deux pays