Deux Mirage 2000-D viennent de décoller de la base de Souda, en Crète. Eau turquoise et monts enneigés en arrière-plan. Dans à peine trois-quarts d'heure, ces avions de l'armée française seront au-dessus du désert de la Libye, dans ce qu'on appelle chez les militaires «la zone de travail», à la recherche d'objectifs «à traiter».
Depuis la fin mars, afin de gagner du temps mais aussi réduire les dépenses en carburant, Paris a déployé sur l'île grecque six Mirage 2000-D dotés de missiles air-sol et quatre Mirage 2000-5 chargés de veiller au respect de la zone d'exclusion aérienne (no-fly zone). Ces derniers volent en formation avec six autres Mirage 2000 frappés du drapeau du Qatar, l'un des deux pays arabes - avec les Emirats arabes unis - qui participent à l'intervention en Libye.
Ce 2 mai, pas moins d'une trentaine d'avions français (ravitailleurs et Awacs compris) sont mobilisés. «Nous assumons environ 30% des sorties de la coalition, affirme le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Jean-Paul Palomeros. Et ce chiffre grimpe à 40% pour les attaques.» Depuis le retrait des Américains de ce type d'opérations, Français et Britanniques assurent l'essentiel des frappes au sein de la coalition placée sous commandement de l'Otan. Tout cela a un coût : 50 millions d'euros à ce jour, précise Gérard Longuet, le ministre de la Défense. Selon les Echos, le coût des munitions représenterait à lui seul 30 millions. Une addit