Menu
Libération
portrait

Syrie: il twitte contre les violations des droits de l'homme

Article réservé aux abonnés
Capture d'écran d'un des quelques 3000 twitts de Wissam Tarif.
publié le 6 mai 2011 à 9h31

Avant le 15 mars, début de la révolte en Syrie, Wissam Tarif ne twittait pas tellement. Le directeur de l'Insan («humain», en arabe), une ONG de défense des droits de l'homme, avait pourtant créé son compte. Lors d'un séminaire en Suède, un intervenant avait expliqué comment les réseaux sociaux pouvaient être des outils d'information, de mobilisation. Une centaine de personnes étaient abonnées à ses twitts, rares.

Ils sont aujourd'hui plus de 4000. C'est que le militant est passé aux travaux pratiques avec le soulèvement en Syrie. Twitt après twitt, ce Libanais aux origines syriennes recense les violations des droits de l'homme: les morts, les arrestations, les blessés, les abus des forces de sécurité (torture, rapts de militants, privations de soins, etc.), les évolutions du mouvement et de sa répression. Jusqu'à mardi, Wissam Tarif a ainsi compté 632 morts et 2843 arrestations arbitraires. Il dit disposer d'une liste d'encore 5157 noms de personnes disparues, en cours de vérification.

Il s'appuie sur un réseau dense de contacts à travers le pays. Trois chercheurs de l'Insan dotés de téléphones satellitaires lui font parvenir les nouvelles.