Cette fois le carnage dépasse tout. Le frère du Président insiste pour que ses Panthèresroses (les hommes d'El-Assad) partent en première ligne, mais Assad refuse. Il tient à les conserver à Damas au cas où la révolte prendrait de l'ampleur. Par contre, il envoie les parachutistes, les blindés, et l'artillerie à l'assaut de la ville. Les révolutionnaires islamiques assurent que le gouvernement a envoyé quatre vagues d'assaut et que chaque vague a eu près de deux cents tués. Les chars attaquent à leur tour. Environ 10 000 hommes de troupe commencent lentement le nettoyage de la ville […] Les morts se comptent par centaines puis par milliers dès les premières heures. Accompagné d'un guide, dignitaire religieux, nous allons de maison en maison. Des familles en larmes, des cadavres traînés par les pieds ou portés sur les épaules. […]
Hama et Hama seule s'est soulevée réellement. Partout ailleurs, il y a quelques flottements des tracts distribués, une bombe à Homs mais aucun combat véritable. Dès le premier jour, la présidence de la République a été inondée par les messages de soutien venus de tout le pays. Syndicats, dignitaires sunnites, villages et villes entières ont écrit des télégrammes de loyauté fidèlement reproduits par la presse du Baas. A Damas, à Alep, des centaines de passants arborent le badge du Président. Un homme nous croise. Le religieux me le présente. Lui est docteur. En toute hâte, il me donne quelques feuilles et me traduit des noms de victi