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Libération
Reportage

La ville qui veut oublier Al-Qaeda

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A Paterson, près de New York, où a vécu une partie du commando du 11 Septembre, de nombreux musulmans espèrent retrouver l’estime de leurs compatriotes.
En 2007, à la sortie d'une mosquée de Paterson, la ville où réside la deuxième plus forte communauté arabe des Etats-Unis. (Shannon Stapleton / Reuters)
publié le 9 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 9 mai 2011 à 12h25)

Sur Union Avenue, dans l'ouest de Paterson, personne n'a oublié les six hommes qui avaient élu domicile en 2001 au 486, au-dessus de l'épicerie. Ils sortaient principalement le soir. Le 11 septembre, ils ont rejoint les autres terroristes d'Al-Qaeda pour percuter deux avions dans les tours du World Trade Center. «Cette histoire nous suit depuis dix ans, assure Nawaf, un commerçant, pendant longtemps, les gens ont cru que notre ville était un repère d'extrémistes. Et ensuite, les suspicions n'ont jamais vraiment disparu envers les musulmans américains. C'est dur à vivre. Aujourd'hui, avec la mort de Ben Laden, peut-être que cela va aller un peu mieux. Mais, en même temps, personne ne sait vraiment.»

Située dans le New Jersey, à 25 kilomètres à l'ouest de New York, Paterson compte la deuxième plus importante population arabe américaine des Etats-Unis après Dearborn, dans le Michigan. Ici, comme dans d'autres communautés musulmanes dans le pays, l'annonce du raid contre le chef d'Al-Qaeda a été accueillie plutôt positivement. Dans un communiqué commun, les leaders de la Société islamique du New Jersey ont ainsi «espéré que la mort d'Oussama ben Laden puisse apporter un peu de sérénité aux familles et aux amis de ceux qui ont péri le 11 Septembre», avant de rappeler qu'ils intervenaient «en tant qu'êtres humains œuvrant en faveur de la paix et de la démocratie». «Pour résumer, Ben Laden nous a fait beaucoup de mal, ajoute Nawa