Youssuf Raza Gilani, le Premier ministre pakistanais, aura mis moins de vingt-quatre heures pour répondre au président américain, Barack Obama, qui le sommait de s’expliquer sur la présence d’Oussama ben Laden sur son territoire. Le chef d’Al-Qaeda a été tué le 2 mai lors d’une opération héliportée de commandos américains dans sa résidence de la ville-garnison d’Abbottabad, à deux heures de route au nord de la capitale, Islamabad.
Obama a affirmé dimanche à la chaîne de télévision CBS que l'instigateur des attentats du 11 Septembre avait vraisemblablement «bénéficié de soutiens» au Pakistan. «Nous devons enquêter là-dessus et surtout le Pakistan doit enquêter», a-t-il lancé avec fermeté. En réalité, les plus hauts responsables américains soupçonnent ouvertement des «complicités» au sein de la toute puissante armée pakistanaise, et notamment de son service de renseignement, la Direction pour le renseignement inter-services (ISI).
Intervenant hier devant les parlementaires pakistanais, Raza Gilani a confirmé qu'une enquête serait diligentée sur la présence dans son pays, d'abord dans les zones tribales, puis après 2005 à Abbottabad, du terroriste le plus recherché au monde. «Nous sommes déterminés à savoir par tous les moyens comment, quand et pourquoi Ben Laden était à Abbottabad», a-t-il déclaré, en précisant que le général Javed Iqbal était chargé des investigations. Mais piqué au vif par les accusations de complicité et d'incompétence, le