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Libération

«En Afrique, les homosexuels sont des boucs émissaires»

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Le rédacteur en chef du magazine ougandais Rolling Stone, Giles Muhame, montrant un numéro dans une rue de Kampala le 3 novembre 2010. (© AFP Marc Hofer)
publié le 11 mai 2011 à 14h34
(mis à jour le 11 mai 2011 à 19h20)

Charles Gueboguo

est un sociologue camerounais,

Actuellement à l'université du Michigan aux Etats-Unis, il analyse les répressions actuelles qui touchent la communauté gay.

Projet de loi en Ouganda, viols correctifs des lesbiennes en Afrique du Sud, la situation des homosexuels en Afrique ne semble pas s’améliorer. D’où viennent ces difficultés?

Il est très difficile de savoir si la situation va de mal en pis ou, au contraire, s'améliore. Pour l'Ouganda, prendre en compte le contexte est vital. Il y a eu des élections très importantes récemment et des efforts sont faits par certains politiques pour détourner l'attention des Ougandais des vrais problèmes qui minent la société, comme le prix des produits alimentaires. On se sert de l'homosexualité comme bouc émissaire pour réorienter la population vers des données plus émotives.

Pour ce qui est de la violence, en Afrique du Sud, deux lesbiennes ont été récemment assassinées. D'autres sont régulièrement violées. Le viol «correctif» est certes vieux comme le monde, mais on a l'impression qu'il est paradoxalement en augmentation depuis la légalisation de l'homosexualité, peu après