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Libération

La spirale suicidaire d’Israël

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publié le 11 mai 2011 à 0h00

Israël a ses raisons que la raison ne connaît pas. Si sa droite, fait aujourd’hui tout pour empêcher la création d’un Etat palestinien et si sa gauche n’a rien fait d’autre hier alors qu’elle en défend la nécessité depuis plus de vingt ans, c’est que la même peur les aveugle.

Israël a eu 63 ans cette semaine. C’est un Etat surarmé, doté de l’arme nucléaire, prospère, assuré du soutien de l’Europe et des Etats-Unis, à la pointe de la recherche informatique, médicale et militaire. C’est une puissance dont l’existence est infiniment moins menacée qu’à sa naissance mais bien peu d’Israéliens se verraient pourtant coexister sans crainte avec un Etat palestinien s’étendant à leurs frontières. Même à gauche, une majorité d’entre eux se disent qu’une Palestine indépendante serait susceptible d’élire, un jour, des gouvernants désireux d’effacer Israël de la carte, qu’il serait plus difficile de triompher d’une armée nationale que de lanceurs de pierres et de poseurs de bombes, que le précédent de Gaza n’est pas rassurant et que la Palestine, en un mot, constitue un risque existentiel pour leur Etat.

Cette peur n’est bien sûr pas infondée.

Pour les Israéliens, la paix serait effectivement un risque. C'est pour cela qu'ils lui préfèrent un statu quo qu'ils font durer dans l'attente de garanties absolues qui non seulement ne s'offriront jamais à eux mais dont l'exigence les précipite dans une spirale suicidaire toujours plus confondante. Comme l'écrivait lundi leHaaretz dans un éd