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Libération

La Tunisie, de plus en plus entraînée dans le conflit

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Le sud du pays, déstabilisé par l’afflux massif de réfugiés libyens, est pris pour cible par le régime de Kadhafi.
publié le 11 mai 2011 à 0h00

Longtemps, le front de l’Ouest a stagné entre avancées de la rébellion berbère et contre-offensives kadhafistes. Mais, depuis que Tripoli a lancé une grande offensive pour reprendre le contrôle des villes du djebel Nafoussa, le conflit s’est intensifié et déborde largement de l’autre côté de la frontière, côté tunisien.

Les villes de Zentan, Nalout, Yefren subissent un siège en règle. Elles sont régulièrement bombardées depuis un mois par des lance-roquettes multiples de type Grad, d’une portée de plus de vingt kilomètres. Vivres, essence et médicaments commencent à manquer, entraînant un exode de plus en plus important des populations civiles vers la Tunisie voisine. Le principal point de passage, le poste frontière de Baouaba-Dehiba a été pris par les insurgés le 21 avril. Mais, depuis, il fait l’objet de violents combats entre l’armée gouvernementale et l’insurrection.

«Intégrité». A plusieurs reprises, l'armée libyenne, pourchassant des rebelles, voire des réfugiés en train de quitter leur pays, a bombardé le territoire tunisien. Quand elle n'y a pas effectué des incursions. Jeudi dernier, 14 obus libyens sont tombés côté tunisien, à Dehiba, sans faire ni victimes ni dégâts. Le dimanche 1er mai, une trentaine de projectiles d'artillerie atterrissaient en Tunisie.

Face à cette aggravation de la situation, les autorités tunisiennes ont averti qu'elles prendraient «les dispositions nécessaires pour préserver l'intégrité de [leur] territoire et l