Menu
Libération
Interview

«En Afghanistan, la suite dépendra de la volonté de Karzaï»

Article réservé aux abonnés
Questions à Emmanuel Maurin Général de l’armée française
publié le 12 mai 2011 à 0h00

Le général Emmanuel Maurin, 51 ans, prendra le 17 mai, et pour un an, le commandement de la task force La Fayette, du nom de la brigade française (près de 3 000 hommes) déployée en Afghanistan.

Le désengagement des troupes françaises va-t-il se poursuivre ?

Le dernier sommet de l’Otan a prévu le désengagement de ses troupes en Afghanistan en 2014. Notre objectif immédiat est le transfert du district de Surobi, dans le nord du pays, à l’armée et à l’administration afghane d’ici à la fin de l’été. Pour y parvenir, nous intensifions les opérations sous commandement de l’armée afghane sur cet axe stratégique menant vers le Pakistan. Les résultats sont bons. L’armée afghane prouve sa capacité opérationnelle. La suite dépendra de la volonté politique du président Hamid Karzaï.

Craignez-vous des actions d’Al-Qaeda ?

Nous pensons que la nébuleuse va probablement chercher à venger la mort d’Oussama ben Laden. Mais elle n’est cependant pas très présente au sein des insurgés auxquels nos troupes sont confrontées. Il s’agit essentiellement de talibans et de membres du «Heb Islami», du chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar. Certains de ces groupes peuvent aussi trouver dans la mort d’Oussama ben Laden l’opportunité d’un ralliement au gouvernement afghan. Les prochaines semaines vont nous permettre de mesurer la capacité opérationnelle d’Al-Qaeda en Afghanistan.

Une offensive de printemps est-elle à craindre ?

A cette saison, les insurgés profitent de la végétation très dense pour se cacher et mener des opérations. Il s’agit de moins en moins d’embuscades mais de plus en plus souvent de pièges avec des engins explosifs improvisés, pos