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Libération

Sort en suspens pour l’ex-femme de Dutroux

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Justice . Paris refuse d’accueillir Michelle Martin après sa libération. Bruxelles n’a pas dit son dernier mot.
publié le 12 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 13 mai 2011 à 12h11)

La France pare au plus pressé pour éviter la polémique. Sans attendre d'être saisi par la Belgique, le ministre de la Justice, Michel Mercier, a annoncé hier qu'il n'avait «pas l'intention» d'autoriser Michelle Martin, l'ex-épouse et complice du meurtrier pédophile Marc Dutroux, à séjourner dans un couvent de l'Hexagone. Si ça devait être le cas, «on appliquera la convention qui lie la Belgique et la France, on regardera les choses», a-t-il nuancé à la sortie du Conseil des ministres.

Ancienne institutrice âgée de 51 ans et mère de trois enfants, Michelle Martin a été reconnue coupable d'avoir séquestré des victimes du pédophile et d'avoir laissé mourir de faim Julie et Mélissa, 8 ans, emmurées vivantes dans un cachot aménagé par le couple dans sa maison de Marcinelle, près de Charleroi. En juin 2004, la cour d'assises d'Arlon (sud-est) l'avait condamnée à trente ans de prison. Arrêtée en même temps que Marc Dutroux, en août 1996, Michelle Martin a passé près de quinze ans en prison, en comptant la détention provisoire. Mardi, Bruxelles a levé le dernier obstacle à la libération de la «femme la plus haïe de Belgique», qui était libérable depuis cinq ans. «A quatre reprises, les magistrats du tribunal d'application des peines de Mons ont examiné le plan de réinsertion présenté par ses avocats», a précisé mardi le journaliste Marc Metdepenningen, dans l'éditorial du quotidien le Soir, titré «Une libération inéluctable mais révoltante