La commémoration de la «Nakba» a été ensanglantée hier par des violences sans précédent qui ont fait au moins 12 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des Territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé. Il s’agit du plus lourd bilan lors des manifestations de la Nakba («catastrophe»), selon l’appellation dans le monde arabe de la création de l’Etat d’Israël en 1948.
L'armée israélienne et les services de sécurité de l'Etat hébreu s'attendaient certes à des manifestations violentes en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza. Mais pas à ce que plusieurs centaines de Palestiniens, dont certains étaient armés, franchissent la zone neutre séparant Israël de la Syrie pour commémorer la «catastrophe» que représente pour eux la naissance de l'Etat hébreu.
Hier, en fin de matinée, des manifestants brandissant des drapeaux palestiniens et syriens ont débouché dans Majd el-Shams, une bourgade druze du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967. Là, des combats ont éclaté entre les «infiltrés» et des soldats de l'Etat hébreu, surpris par l'ampleur de l'opération. Plusieurs Syriens ont été tués et des dizaines d'autres blessés. «Vers Al-Qods [Jérusalem] marchent des millions de martyrs», scandaient certains infiltrés. D'autres affirmaient qu'ils se «réinstalleraient à Haïfa».
Champs de mines. Pour parer un éventuel coup de main du Hezbollah, qui organisait au même moment une commémoratio