«Nous n'avons pas d'armée organisée», déplorait, fin mars, Mustapha Gheriani, le porte-parole des rebelles, pour expliquer le piétinement des forces révolutionnaires aux portes d'Ajdabiya. Six semaines plus tard, si son verrou stratégique a été reconquis, le front de l'Est est toujours immobile, dans l'attente d'un déblocage de la situation à Misrata, voire à Tripoli. Mais, insistent les rebelles postés à l'ultime check-point avant la zone de combat, à l'image de Sakr Edriss Hefter, un chebab - insurgé - de 28 ans : «Nous sommes désormais parfaitement organisés. Tout est prêt militairement pour progresser vers l'ouest, nous n'attendons plus que du matériel de meilleure qualité.» Et un feu vert de l'Otan.
En fin de semaine dernière, les rebelles, estimés à 2 500, se trouvaient à 18 kilomètres après Ajdabiya. Des rumeurs circulaient sur des frappes aériennes de l’Otan qui auraient détruit une trentaine de pick-up des kadhafistes, un scénario que l’Otan n’a pas confirmé. En revanche plusieurs sources, dont certaines médicales, attestaient que les insurgés avaient perdu six hommes lors de violents combats, lundi 9 mai, et comptaient dix blessés. La veille, deux roquettes étaient tombées sur ce même check- point, tuant un rebelle et témoignant de ce lent mouvement de balancier du front, qui avance d’une poignée de kilomètres un jour pour les reperdre le lendemain.
«Progrès». Le docteur Ahmad al-Ignashi est le chef des ambulanciers. Depuis