Il serait «envoûté», en commerce avec des «yogis», des «djinns», voire le malin en personne. Pour les plus conservateurs des ayatollahs, seule la sorcellerie expliquerait que le président iranien ait pu s'engager dans un bras de fer avec le Guide, son mentor et allié, l'autorité suprême du régime, mais la raison n'en est nullement surnaturelle.
Tout comme l’islamisme et la dictature sont en crise dans le monde arabe, la dictature islamiste l’est à Téhéran. C’est pour cela que les ponts se sont rompus entre Mahmoud Ahmadinejad et Ali Khamenei, qui avaient pourtant lié leurs destins pour contrer la volonté de changement de la population. Entre ces deux conservateurs également hostiles à toute ouverture, la connivence était totale car, non content d’avoir mobilisé l’appareil religieux pour faire élire son protégé en 2005, le Guide n’avait pas hésité, quatre ans plus tard, à faire proclamer de faux résultats pour le faire réélire, et à écraser dans le sang les mouvements de protestation qui s’étaient ensuivis. Cela avait scellé un pacte, mais Mahmoud Ahmadinejad vient de le rompre en endossant le plus inattendu des rôles, celui d’un réformateur voulant desserrer l’emprise cléricale sur la politique iranienne.
Leur bataille avait commencé le mois dernier, lorsque le président a limogé le ministre du Renseignement pour le remplacer par l’un de ses proches. C’était vouloir prendre le contrôle direct du ministère sur lequel repose le régime. C’était affirmer