La crise libyenne ne déstabilise plus seulement le sud de la Tunisie, elle est en train de se propager à tout le pays. Mercredi matin, deux soldats tunisiens, dont un colonel, ont été tués dans un accrochage qui les opposait à un groupe armé, à Rouhia, dans la région de Siliana, à 200 km à l’ouest de Tunis. Deux assaillants sont morts dans l’échange, un troisième s’est enfui. Les deux hommes, qui n’ont pas été identifiés, avaient des passeports libyens, selon le ministère tunisien de l’Intérieur. Ils portaient des ceintures d’explosifs et sont suspectés d’appartenir au réseau Al-Qaeda par des sources sécuritaires.
Cet incident est le premier de ce type sur le sol tunisien. Il n’est pas franchement étonnant, tant le conflit libyen a pris pied en Tunisie. Depuis début avril, 50 000 Libyens fuyant la répression du régime Kadhafi sont venus s’installer en Tunisie, principalement dans la zone frontalière, mais aussi dans tout le Sud, voire jusqu’à la capitale, pour ceux qui en ont les moyens.
Camps. Tataouine, la ville tunisienne qui accueille le plus de réfugiés libyens, est devenue une véritable base arrière de la rébellion du djebel Nefoussa, une zone montagneuse et berbère de l'ouest de la Libye, en révolte contre le régime Kadhafi. Accueillis au début par des familles tunisiennes, les réfugiés remplissent désormais trois camps à Tataouine, qui grossissent à vue d'œil. C'est non loin de là, à Nekrif, que les autorités ont arrêté, le week-end dernier, une cellul