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Libération

La Cité interdite, son palais, son club pour riches

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publié le 20 mai 2011 à 0h00

Les idéaux révolutionnaires de Mao Zedong ont encore pris un sacré coup cette semaine. Un club privé réservé aux riches a été découvert à l'intérieur de la Cité interdite de Pékin, sur les murs de laquelle est accroché le célèbre portrait géant du président défunt. Selon la presse chinoise, au moins un «banquet nocturne» y a été organisé, à l'abri des regards, dans le «palais du bonheur achevé» - un superbe pavillon soustrait aux regards des millions de touristes qui visitent l'ancienne cité impériale chaque année. Les 500 membres de ce club privé devaient s'acquitter d'un droit d'entrée d'un million de yuans (110 000 euros).

Alors que l'écart de revenus entre les riches et les pauvres n'a jamais été aussi grand depuis la fondation de la République populaire, l'affaire a fait scandale. Elle a été dévoilée, la semaine dernière, sur le microblog d'un présentateur de la télévision officielle CCTV, avant de faire le tour d'Internet. «La Cité interdite, qui appartenait naguère au peuple, est devenue un repaire de riches», s'indigne un internaute. Après avoir démenti plusieurs jours «ces rumeurs infondées», la direction du musée de la Cité interdite a admis hier l'existence de ce cénacle de nantis. Des photos montrent sur Internet des membres du club en goguette, vêtus d'habits princiers. Ces soirées se seraient déroulées à l'insu de la direction, assurent les responsables du musée.

Cette initiative n'a toutefois rien de singulier. Dans un pays où