Alors que s'ouvre le 26 mai à Deauville le G 8, l'instance regroupant les sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Japon, Canada, Italie) plus la Russie, Thierry de Montbrial, directeur général de l'Institut français des relations internationales (Ifri), le grand think tank français qu'il a fondé en 1979, définit les enjeux d'une gouvernance mondiale.
A quoi sert aujourd’hui un G8 ?
C’est effectivement toute la question. La montée en force du G 20 - qui réunit les principales puissances économiques de la planète, c’est-à-dire les membres du G 8 mais aussi les émergents et pesant quelque 85 % du PNB mondial - a clairement posé le problème de la légitimité et de l’efficacité du G 8. Quand Nicolas Sarkozy avait présenté la double présidence française du G 8 et du G 20, j’avais été très frappé par le fait qu’il avait été extrêmement long sur les objectifs du G 20 et qu’il était passé rapidement sur ceux du G 8, tout en expliquant qu’il était important de maintenir les deux séparément. S’il existe une division du travail naturelle entre les deux instances, c’est celle entre l’économique et le politique. Mais c’est une différence assez artificielle dans un monde globalisé. Le premier G 20 en 2008 - regroupant les chefs d’Etat et de gouvernement alors qu’existait depuis longtemps un G 20 des ministres des Finances - fut un succès sur le plan psychologique face au vent de panique entraîné par la crise financière. C’ét