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Libération

En Syrie, rien n’arrête les manifestants

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Rébellion. Au moins 34 personnes sont mortes dans les défilés qui ont gagné Alep et la banlieue de Damas.
publié le 21 mai 2011 à 0h00

La répression, toujours aussi sauvage et sanglante, ne fonctionne pas : des milliers de manifestants ont à nouveau défié vendredi le régime syrien en défilant dans plusieurs villes du pays. Comme à l'accoutumée, l'armée et ses supplétifs civils, les chahiba, ont tiré sur la foule, tuant au moins 34 personnes, selon des militants des droits de l'homme.

A l'appel de l'opposition pour un «Vendredi de la liberté» et de l'unité nationale, les contestataires ont défilé, en particulier à Homs (centre), Deraa (sud), Banias (nord-ouest) et Qamichli (nord). Les manifestations ont touché Alep, la deuxième ville du pays, jusqu'alors plutôt épargnée par les événements, et même des banlieues près de Damas. Si la protestation devait gagner durablement ces deux villes, ce serait un grave revers pour le régime syrien. Comme mot d'ordre, les opposants avaient choisi Azadeh, le mot kurde (en fait persan) pour «liberté», une façon de répondre au régime qui cherche à attiser les dissensions ethniques et religieuses.

A Banias, les manifestants portaient des branches d'olivier et des hommes ont défilé torse nu pour montrer qu'ils n'étaient pas armés, contrairement aux accusations du régime qui, depuis le début du soulèvement, attribue les troubles à «des gangs criminels armés» ou à des «groupes terroristes». Le bilan le plus lourd a été enregistré à Homs, assiégé depuis près de deux semaines par l'armée, où onze personnes ont été tuées, dont un enfant de 10 ans et