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Libération
Récit

L’Espagne entre vote et révolte

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Le mouvement des Indignés s’étend alors que des élections locales ont lieu ce dimanche.
par Cécile THIBAUD, Intérim à Madrid
publié le 21 mai 2011 à 0h00

«Je ne suis pas antisystème, c'est le système qui est antimoi», «Vous sauvez les banques, vous volez les pauvres», «Politiques, c'est nous vos chefs, et nous sommes en train de vous virer». Depuis le début de la semaine, la place de la Puerta del Sol, au centre de Madrid, se réveille chaque jour décorée de nouveaux slogans, de propositions et de protestations griffonnés à la hâte, accrochés en guirlandes qui battent au vent. Echo de la succession d'assemblées et de débats qui s'est ouverte autour du campement de los indignados («les Indignés»).

Dans le sillage des quelques centaines de campeurs, viennent se greffer des milliers de sympathisants, qui alimentent un flux de parole continu. Au fil des échanges reviennent les mêmes dilemmes : voter ou non dimanche, lors du premier tour des élections municipales et régionales partielles ? Voter pour qui ? Et pourquoi, surtout ? «On n'a rien à choisir puisqu'ils ont tous le même programme de soumission économique», affirme Manuel, 38 ans, ingénieur textile au chômage depuis trois ans. «Mais il ne faut pas leur laisser le terrain, il faut aller voter dimanche et continuer nos mobilisations lundi», rétorque Sofia, secrétaire administrative dans une université madrilène.

Déclin. La dernière ligne droite avant les élections du week-end s'est révélée plus accidentée que prévu pour les partis. Depuis des mois, les sondages enregistrent le déclin du par