Menu
Libération

En Tunisie, le scrutin reporté au 16 octobre

Article réservé aux abonnés
Révolution . L’élection de l’Assemblée constituante tunisienne ne pourra se tenir le 24 juillet.
publié le 23 mai 2011 à 0h00

C'est un secret de Polichinelle, mais tout le problème consistait à savoir comment le rendre public, sans inquiéter l'opinion publique tunisienne. C'est désormais chose faite : le président de la Haute Instance indépendante, chargée de superviser l'élection de l'Assemblée constituante prévue le 24 juillet, a proposé hier de reporter le scrutin au 16 octobre. Ces élections seront les premières réellement libres dans l'histoire de la Tunisie : elles doivent désigner l'assemblée chargée de rédiger la loi fondamentale de la future IIe République. Des enjeux aussi importants ne pouvaient s'accommoder d'une consultation organisée à la va-vite et dont les résultats pourraient être facilement contestés.

Les experts électoraux qui se succèdent en Tunisie le répètent à l’envi : il faut un minimum de vingt-deux semaines entre l’adoption d’une nouvelle loi électorale et un scrutin pour qu’il se déroule dans de bonnes conditions. Or, la loi électorale n’a été adoptée par le gouvernement que le 10 mai. Il ne restait donc que dix semaines pour réviser les listes électorales. C’est nettement insuffisant. Une solution consistait à faire voter les Tunisiens avec leur simple carte d’identité, dans la circonscription de leur domicile, sans avoir à s’enregistrer. Mais 2 millions d’entre eux ne disposeraient pas de ce document et 300 000 autres auraient des papiers périmés.

Le report des élections n’est pas seulement un problème technique, mais politique. Partisans et opposants du report