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Libération
Reportage

La Françafrique revient aux affaires

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L’annonce, samedi, du maintien des forces françaises en Côte-d’Ivoire confirme les espoirs que place Nicolas Sarkozy dans le nouveau pouvoir. Au grand bénéfice de ses amis Bolloré et Bouygues.
publié le 23 mai 2011 à 0h00

Soudain, des cris de soulagement ont fusé au sein de la communauté française rassemblée sur la base militaire de Port-Bouët, à Abidjan. Nicolas Sarkozy vient d'annoncer la nouvelle que tous espéraient après les semaines de violence exacerbée consécutives à la présidentielle en Côte-d'Ivoire. «Nous garderons toujours des forces militaires ici pour assurer la sécurité de nos ressortissants», a déclaré samedi le chef de l'Etat, après avoir assisté à Yamoussoukro à la cérémonie d'investiture d'Alassane Ouattara. Mais Nicolas Sarkozy de préciser aussitôt : «L'armée française n'est pas là pour assurer la stabilité de quelque gouvernement que ce soit, fût-il un gouvernement ami.»

Ambiguïtés. Des propos qui résument les tâtonnements et les ambiguïtés de la «nouvelle politique africaine» de la France prônée par le President depuis son élection. Cette annonce contredit en effet la volonté affichée depuis plusieurs années par Paris de retirer ses troupes du bourbier ivoirien. La base militaire permanente du 43e Bima (bataillon d'infanterie de marine) a été fermée en catimini par Paris en 2008, laissant place à l'opération Licorne, censée s'achever après la tenue de la présidentielle ivoirienne. Mais pour le président français, nécessité fait loi. En annonçant le maintien d'une présence militaire à Abidjan, Sarkozy fait d'une pierre deux coups : il répond à une demande insistante de son homologue ivoirien et rassure la communauté fra