Il est difficile d’échapper aux alertes annonçant les périls menaçant l’humanité et sa survie sur l’unique planète où elle sait vivre. Mais cette rhétorique ne doit pas se substituer à l’analyse des défis spécifiques auxquels nous sommes confrontés.
Il faut d’abord constater et combattre le manque d’impulsion éthique dans les lieux de pouvoir : les multinationales, plus puissantes que bien des Etats, en sont totalement dépourvues ; l’Union européenne qui pourrait jouer un rôle innovant sur la scène mondiale n’a pas encore atteint l’unité et l’efficacité qui la hisserait au niveau de ses prétentions ; les Nations unies, qui avaient fixé des objectifs susceptibles de répondre aux besoins des sociétés humaines du nouveau siècle, sont encore privées du soutien résolu de ses Etats membres les plus importants ; elles pâtissent de l’absence de contrôle juridique effectif qui conférerait aux normes qu’elles proposent un pouvoir réel de régulation.
L’autre défi, et peut-être le plus difficile à combattre, est la croissance du fossé entre les scandaleusement riches et les effroyablement pauvres : une fraction croissante de nos contemporains est hors d’état d’exercer ses droits civils, politiques, sociaux et culturels fondamentaux contrairement aux promesses de la communauté internationale telles formulées par la charte de 1945 et explicitées par la Déclaration universelle de 1948.
Il nous faut d’urgence retrouver l’esprit qui animait alors les travaux des Nations unies sous l’égide du pr