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Interview

Soudan: «On peut aller vers des massacres de grande ampleur»

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Manifestation à Juba, capitale du Sud-Soudan, contre l'occupation d'Abyei par les nordistes, le 23 mai 2011. (© AFP Peter Martell)
publié le 23 mai 2011 à 16h22
(mis à jour le 24 mai 2011 à 10h54)

La ville soudanaise d'Abyei est ce lundi en proie aux flammes et aux pillages, deux jours après sa prise par l'armée nordiste. Les autorités du Sud-Soudan dénoncent une «invasion», ce qui fait craindre une nouvelle guerre civile, alors que le processus de séparation entre les deux pays n'est pas complètement achevé. Les Etats-Unis ont demandé aux Forces armées du Soudan de se retirer de la ville.

Le chercheur Marc Lavergne, directeur du Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales Egypte/Soudan, analyse la situation.

A deux mois de l’indépendance officielle du Sud-Soudan, pourquoi le Nord joue-t-il la carte de la provocation?

Il y a des affrontements depuis longtemps autour de cette zone de discorde. A l’indépendance du Sud, la ville d'Abyei a été intégrée au Nord. Mais une partie de la population espère qu’elle finira par être rattachée au Sud.

Sur le papier, le protocole d’accord était très clair. Le gouvernement central de Karthoum et au sud, l'Armée populaire de libération du Soudan, le SPLA, sont censés se partager le pouvoir avec une rotation des postes, mais sans remettre en cause l’appartenance au Nord. Une armée mixte doit sécuriser la région également. Il y a aussi des négociations sur la répartition des réserves pétrolières de la région. En pratique, rien ne se passe comme prévu, évidemment.

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