«La Côte-d'Ivoire rassemblée» : tel était le mot d'ordre de la cérémonie d'investiture du nouveau président ivoirien, samedi, à Yamoussoukro, la ville natale du «père de la nation», Félix Houphouët-Boigny. Dans un discours sobre, prononcé devant une vingtaine de dirigeants africains, Nicolas Sarkozy et Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, Alassane Ouattara a appelé à la réconciliation et au pardon, assurant que sa victoire n'était pas celle «d'un camp sur l'autre».
Mais dans l’amphithéâtre de la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, il en manquait bien un : Laurent Gbagbo. Le nom du président sortant, assigné à résidence à Korhogo (Nord) et qui avait obtenu 46% des voix au second tour de la présidentielle de novembre, n’a pas été prononcé. Trop sensible, tant les plaies restent béantes après six mois d’une crise postélectorale qui aurait fait au moins 3 000 morts. Parmi ses anciens fidèles, Mamadou Koulibaly, un cacique du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI), et ancien président de l’Assemblée nationale, était bien seul. Dans le carré réservé aux militaires figuraient quelques hiérarques de l’ancien régime, ralliés de la vingt-cinquième heure au panache de Ouattara… après l’avoir combattu avec la dernière énergie.
Dans son allocution aux accents parfois incantatoires, le Président a appelé les militaires ivoiriens à redevenir «des frères». Il a aussi annoncé la nomination «dans les tout prochains jours»