En 2005, à Gleneagles (Ecosse), les pays du G8 s’étaient engagés à augmenter l’aide publique au développement (APD) de 50 milliards de dollars à l’horizon 2010, dont 25 milliards pour l’Afrique subsaharienne. Les chiffres de 2010 viennent d'être publiés : à pouvoir d’achat international constant, il manque environ 20 milliards par rapport aux 50 promis, et la moitié de l’aide promise à l’Afrique.
Certes, le revenu par tête en Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud) s’est accru d’environ 25% en six ans. L’Afrique est-elle en train d’effectuer son décollage économique et son besoin d’aide extérieure en est-il d’autant diminué ? La hausse des prix des matières premières, plutôt qu’un véritable changement structurel de ces économies, semble responsable de la croissance récente des pays de la région. Le besoin de financement reste considérable, d’autant plus que pour pallier les effets de la crise, de nombreux pays ont épuisé les réserves accumulées durant les années fastes. Il le sera encore plus demain si le réchauffement climatique produit les effets négatifs attendus sur l’agriculture africaine.
En même temps que les besoins de financement croissent, la capacité d’absorption et de gestion de financements externes par les pays africains s’améliore. La gouvernance des pays de la région a beaucoup progressé au cours des dix ou quinze dernières années. Alliée à la croissance économique de la région, cette évolution contribue à une utilisation plus efficace de l’aide que par le