Menu
Libération
TRIBUNE

Après le printemps arabe, un été africain ?

Article réservé aux abonnés
par Nathalie Péré-Marzano, Coordinatrice de l’Action mondiale contre la pauvreté (AMCP) et Jean-Louis Vielajus, délégué général du CFSI, Comité français pour la solidarité internationale.
publié le 24 mai 2011 à 0h00

Pour ce G 8 de Deauville, ce sont les Premiers ministres tunisien et égyptien, pays symboles du printemps arabe, qui occuperont le haut de l’agenda. Pouvons-nous espérer que cette invitation par la présidence française soit davantage qu’un coup de com ? Les premières réponses politiques apportées par la France et l’Union européenne à ces changements fondamentaux peuvent nous en faire douter. Ainsi, la fermeture des frontières à seulement quelques milliers de migrants tourne le dos aux devoirs les plus élémentaires de solidarité avec des peuples qui sortaient de décennies de régimes oppressifs soutenus par ces mêmes pays «riches». Pour que cette rencontre ait un caractère historique, les pays du G8 doivent d’abord reconnaître leurs responsabilités dans le maintien en place des despotes, sous prétexte de stabilité et de lutte contre le terrorisme. Et, puisque l’agenda annonce le renforcement du partenariat avec l’Afrique, ils doivent s’engager à considérer que tout partenariat pour le développement ne peut se concevoir sans démocratie. Les invitations faites aux nouveaux présidents du Niger ou de Guinée témoignent-elles d’une nouvelle approche des politiques d’aide au développement, basées non pas sur les intérêts des plus grandes puissances, mais sur ceux des populations et de leurs choix politiques, sociaux et économiques ?

Après le printemps arabe, l’été pourrait être africain… faut-il encore que les pays du G 8 soient à l’écoute des aspirations des populations et non de que