En 1998, Melinda et moi-même avons lu un article sur le rotavirus. Nous avons appris qu’il causait la plupart des diarrhées chez les jeunes enfants, entraînant chaque année 500 000 décès dans les pays pauvres. Nous n’avions jamais entendu parler du rotavirus - parce qu’il n’y avait aucune chance qu’un enfant en meure aux Etats-Unis.
Cela a été pour nous un rappel à la réalité. J’avais construit ma vie autour de l’idée que l’innovation était au service de tout le monde. Lorsque je me suis aperçu que des milliards de personnes ne pouvaient accéder à aucun de ses bienfaits, la colère m’a envahi. J’ai décidé alors de consacrer ma fortune personnelle à la lutte contre cette inégalité.
Ce principe - l’égalité - est consacré par la Constitution française. Si nous pouvons sauver la vie d’un enfant malade dans un pays, nous devons le faire dans tous les pays. C’est à ce principe que j’appelle, en cette veille de G8, les leaders des pays les plus riches à se rallier pour que, au cours de cette décennie, nous réussissions à exploiter le potentiel des technologies actuelles afin de sauver des vies et d’améliorer les conditions de vie des personnes, où qu’elles soient.
L’exemple des vaccins est très convaincant. Ils sont d’un rapport coût-efficacité incroyable. Pour quelques dollars, on peut vacciner un enfant et le protéger à vie contre une maladie. En 2000, j’ai contribué à lancer l’Alliance Gavi (Global Alliance for Vaccines and Immunisation), dont le but est d’accroître le taux de vacci