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Libération

De Rome à Londres, timides révoltes

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Jusqu’à présent, les mouvements européens n’ont pas eu d’effets sur les politiques de rigueur anticrise.
Manifestation contre la crise le 22 mai 2011 sur la place Puerta del Sol à Madrid. (© AFP Pedro Armestre)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant et Hélène Despic-Popovic
publié le 24 mai 2011 à 0h00

Tout a commencé en Islande, ancien pays de cocagne sévèrement frappé par l'effondrement des banques privées après la crise des subprimes américains. Furieux, les citoyens n'ont pas voulu faire les frais de la crise économique et sont descendus dans les rues. A deux reprises, ils ont rejeté par référendum un arrangement destiné à dédommager les investisseurs étrangers au détriment du contribuable local. Puis, ils ont viré les conservateurs au pouvoir, et élu une Assemblée constituante chargée de modifier la Constitution. Une «révolution citoyenne», ont affirmé certains médias.

Sagement. Et si l'Europe connaissait à son tour un printemps dont les tentes espagnoles seraient le signe annonciateur ? Il est vrai que les mouvements de masse se sont égrenés ces derniers mois dans divers pays d'Europe. Aucun n'a (encore) enregistré de réel succès.

En Grande-Bretagne, le 27 mars, 250 000 personnes protestaient à Londres contre la politique d’austérité du gouvernement et les coupes à tout-va dans les budgets publics. Un quart de million de personnes, soit un raz-de-marée à l’échelle du Royaume-Uni dont le mode préféré de contestation n’est pas la rue, loin s’en faut. La coalition de gouvernement entre les conservateurs et les libéraux n’a pas reculé. Les coupes annoncées sont bel et bien mises en œuvre. Les travaillistes n’ont pas gagné en audience. Et deux mois plus tard, c’est le calme plat. L’hiver avait pourtant été chaud. Hostiles à l’augmentation des frais