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TRIBUNE

L’avenir s’écrit au féminin

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par Idriss Ndélé Moussa, Président du Parlement panafricain
publié le 24 mai 2011 à 0h00

Qui nierait le rôle crucial de la femme pour le développement d’un pays ? Trente-six ans après la première conférence de l’ONU sur les femmes, nous devons toujours bonimenter un sujet qui devrait aller de soi. Nous savons pourtant que pour chaque année d’éducation qu’une femme reçoit, la mortalité infantile recule de 5 à 10% ; que 70% des agriculteurs africains sont des femmes ; que les rendements agricoles pourraient croître de 20% si elles bénéficiaient des mêmes formations, outils et engrais que les hommes.

Pourquoi les femmes n'ont-elles accès qu'à 10% des crédits offerts aux petits exploitants et ne possèdent que 10% des terres qu'elles travaillent ? Pourquoi ne représentent-elles qu'un quart des internautes africains ? Si je prends ma plume pour défendre les femmes, c'est avant tout pour une raison de pouvoir. La femme n'a pas de lobby assez fort. Faisons encore parler les chiffres. L'aide publique au développement allouée à la santé est passée de 7 à 18 milliards de dollars entre 2000 et 2008. Dans la même période, les fonds destinés à la santé reproductive ont stagné et ceux allant au planning familial ont baissé. L'an dernier, la communauté internationale s'est rendu compte que le 5e objectif du millénaire sur la santé maternelle est celui qui fait le moins de progrès. Le G 8, qui ne compte qu'une seule femme, a pris pour la première fois un engagement spécifique envers les femmes.

Pourtant, l'Afrique peut être en avance. Le Rwanda et l'Afrique du Sud sont