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Analyse

La voix sans issue de Benyamin Nétanyahou

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Les Palestiniens sortent révoltés par un discours sans concession, qui ne laisse aucun espoir au processus de paix et disqualifie Obama.
Benjamin Netanyahu et Barack Obama à Washington, le 20 mai. (Jim Young / Reuters)
publié le 26 mai 2011 à 0h00

Nabil Shaath, l'un des principaux négociateurs palestiniens, n'a rien d'un extrémiste. C'est pourtant avec des mots très durs qu'il a accueilli le discours devant le Congrès de Benyamin Nétanyahou, le qualifiant de «déclaration de guerre contre le peuple palestinien». La paix que propose le Premier ministre israélien équivaut à une «reddition», a ajouté en substance ce proche collaborateur de Mahmoud Abbas à la télévision. Il est vrai que les propos tenus par le leader de la droite israélienne (lire ci-contre) ne laissent aucun espoir quant à la possibilité d'une évolution positive du processus de paix.

Les Palestiniens ne peuvent davantage espérer du côté américain. Certes, Barack Obama a plaidé pour un retour d'Israël aux frontières de 1967 mais il a aussi sévèrement sermonné la récente réconciliation entre le Fatah et Hamas, qualifiée d'«obstacle à la paix», et pèse de tout son poids pour empêcher la reconnaissance internationale d'une entité palestinienne. Les atermoiements de l'administration Obama sur un nouveau gel de la colonisation ont aussi sapé sa crédibilité.

Menotté. Conséquence : la situation au Proche-Orient a pris l'allure d'un cercle vicieux : des dirigeants israéliens décidés à ne pas bouger d'un pouce sous peine de voir la coalition gouvernementale s'écrouler ; un président américain qui n'a pas le courage de sa politique et apparaît menotté à la fois par l'approche de l'élection présidentielle et par le C