Dans une semaine tout au plus, le temps de procédure de transfert depuis Belgrade, Ratko Mladic, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, aura rejoint Radovan Karadzic, leur ex-chef politique, dans la prison de Scheveningen, près de La Haye, aux Pays-Bas, où il est détenu depuis 2008. Les deux procès devraient être fusionnés.
Inculpés depuis 1995 de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide par le Tribunal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), les deux hommes ont en effet été les maîtres de la politique de «nettoyage ethnique» et des tueries commises par les forces serbes dans la guerre qui ravagea la Bosnie entre 1992 et 1995, faisant plus de 100 000 morts. Ils sont notamment accusés des massacres qui ont suivi la prise de l’enclave musulmane de Srebrenica en juillet 1995 et l’exécution de 8 000 civils.
«Clore». «L'arrestation de Ratko Mladic est un immense succès qui permettra au TPIY de clore en beauté sa mission», se réjouit Antonio Cassese, qui fut le premier président de ce tribunal ad hoc créé en 1993 par le Conseil de sécurité de l'ONU pour juger les crimes les plus graves commis dans le conflit yougoslave. Et il espère surtout que les dépositions de Mladic permettront de comprendre pourquoi il a ordonné ce carnage. «Il s'est agi d'un processus parfaitement organisé. Les prisonniers, qu'ils aient été militaires ou civils, ont été emmenés dans des centres de détention puis transférés dans les sites d'exécutions où av