Ce n’est plus le temps de la méfiance, ni même de la prudence, mais celui de l’urgence. Le monde arabe vit sur un volcan. Les économies de la Tunisie et de l’Egypte dévissent, la Libye est à feu et à sang, et le destin des autres dictatures de la région vacille entre répression sanglante et espoirs ténus de démocratisation. On aurait tort, bien sûr, de finasser sur les 40 milliards de dollars de promesses, brandis hier à Deauville par des grandes puissances occidentales déjà lourdement endettées. Mais l’affichage ne doit pas faire illusion : rien n’est dit, ou si peu, sur les modalités, le calendrier, les conditionnalités, bref sur «l’ingénierie» de cette aide mirobolante. Les milliards en paquets n’ont jamais fait de la croissance à deux chiffres. Cette région du monde le sait mieux qu’aucune autre. La rente pétrolière a fait bon ménage avec le sous-développement et la dictature. Et l’aide américaine à l’Egypte, par exemple, considérable depuis les accords de Camp David en 1979, n’a rien construit de pérenne : les militaires et une petite élite prédatrice l’ont capté pour leur plus grand profit. L’intérêt bien compris des puissances du G8 et particulièrement des Européens est donc d’œuvrer pour reconstruire au plus vite des institutions efficaces et transparentes dans cette région du monde. Il leur faudra exercer des pressions constantes pour assurer les engagements financiers sur des progrès démocratiques et des projets innovants. Une révolution économique doit prendre l
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