Des manifestants antigouvernementaux abattus dans l’ouest du pays, des soldats fidèles au pouvoir tués dans le sud. Quatre mois après le début d’un mouvement populaire de contestation contre le président Ali Abdallah Saleh, le Yémen n’a jamais été aussi proche de la rupture.
Bulldozers. Au moins 20 civils ont été tués, dans la nuit de dimanche à lundi, lorsque l'armée et des agents des services de sécurité ont dispersé un sit-in organisé à Taez, au sud de la capitale, Sanaa. Selon les témoignages des organisateurs, les forces gouvernementales ont d'abord tenté de chasser les milliers de protestataires avec des lances à eau et des gaz lacrymogènes. La Garde républicaine, commandée par l'un des fils du président Saleh, a ensuite envoyé chars et bulldozers pour balayer les tentes et les campements installés sur la «place de la Liberté». Puis des snipers, postés sur le toit d'un immeuble, ont ouvert le feu sur la foule. Trente-sept blessés, soignés dans un hôpital de fortune, auraient également été arrêtés.
Le Front commun, qui rassemble l'opposition, a assimilé cette répression, la plus violente depuis le 18 mars, lorsque 52 manifestants avaient été tués à Sanaa, à un «crime contre l'humanité». «Ces actes ne seront pas oubliés. Ceux qui les ont commis, ceux qui ont fourni les armes et les financements, n'échapperont pas à la justice », a ajouté l'organisation dans un communiqué.
Cette nouvelle escalade dans la crise marque aussi l'affaiblissement de la po