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Libération
Interview

«C’est une défaite hautement symbolique»

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Massimo Cacciari, ancien maire de Venise, estime que Silvio Berlusconi ne se remettra pas de la déroute :
par Eric Jozsef, Recueilli à Milan
publié le 31 mai 2011 à 0h00

Philosophe et ancien maire de Venise, Massimo Cacciari, ancien communiste aujourd’hui proche du centre, analyse la portée du scrutin à Milan, capitale économique du pays et fief politique de Silvio Berlusconi.

La victoire de Giuliano Pisapia signifie-t-elle que l’électorat modéré a abandonné Silvio Berlusconi ?

Ce vote témoigne de la saturation de la classe moyenne, des entrepreneurs, des commerçants et des professions libérales qui constituent l’électorat traditionnel de Silvio Berlusconi. C’est l’un des enseignements de ce scrutin. Il faudra voir en détail si cet électorat a préféré s’abstenir ou voter Pisapia, mais une chose est sûre : ces électeurs n’en peuvent plus de voir Silvio Berlusconi, qui multiplie les attaques contre les juges, qui humilie l’Italie par ses comportements à l’étranger et surtout qui n’affronte pas les vrais problèmes, c’est-à-dire la crise économique et industrielle. Berlusconi n’est plus en phase avec son électorat. A Milan, c’est une défaite hautement symbolique. C’est le début de l’effondrement.

Nous vivons la crise radicale et irréversible du leadership de Silvio Berlusconi. Reste à savoir s’il s’en ira de lui-même ou s’il faudra le chasser. C’est dramatique pour l’Italie, car le pays va entrer dans une période ou l’exécutif gouvernera encore moins qu’aujourd’hui et cela alors que la situation financière, en Grèce comme en Espagne, nous montre que nous avons besoin d’un gouvernement stable menant une vraie politique.

Faut-il s’attendre à une implosion de la majorité ?

Nous entrons dans une phase de grande incertitude. Le Parti du peuple de la liberté (PDL) pourrait se désagréger. Il faudra voir si,