Si vous êtes de ceux qui pensent que l'Occident est fini, c'est un texte à lire. Si vous pensez, comme tant de gens de par le monde, que les Occidentaux sont bien trop gras et repus pour retrouver le dixième de l'énergie des Asiatiques, que leurs taux de croissance ne rattraperont jamais plus ceux de la Chine, du Brésil ou de l'Inde, que l'Afrique émergera bientôt à son tour et que la civilisation occidentale a amorcé son déclin, lisez le discours prononcé, la semaine dernière, par Barack Obama devant le Parlement britannique. Passé largement inaperçu, proprement inaudible tant il heurte le sens commun, il dit que, non, ce siècle est bien au contraire, et plus que jamais, celui de l'Occident puisque son modèle économique, «la libre entreprise», s'est imposé sur les cinq continents et que les libertés individuelles qu'il avait codifiées soulèvent le monde arabe après l'avoir emporté de l'Europe méridionale à l'Amérique latine et de l'Europe orientale à l'Afrique du Sud.
Une civilisation dont les valeurs suscitent une adhésion aussi universelle n'est pas près de s'éteindre, disaient chaque paragraphe de ce discours, mais ce n'est pour autant pas à l'autosatisfaction que Barack Obama vient d'appeler l'Europe et l'Amérique. Au faîte de son influence, a-t-il expliqué, l'Occident ne pourra continuer à rayonner que s'il reste lui-même en se réattelant aux quatre nécessités fondamentales que sont celles d'investir dans l'éducation ; de réguler un marché qui «peut faillir