Deux gros 4x 4 du ministère du Logement s'arrêtent devant l'école de Carayaca, à deux heures de route et de piste de la capitale. Depuis janvier, une vingtaine de familles, victimes des inondations de l'hiver, s'entassent dans deux petites salles de classe de ce village surplombant la mer Caraïbe. Les enfants accourent, suivis de leurs mères, autour de la vice-ministre. Yosmali, la plus âgée, vêtue d'une longue robe de coton et les cheveux en bataille, a vu sa maison «tomber» lors des inondations de novembre. Elle est la première à recevoir sa carte de crédit, de 1 407 bolivars (227 euros).
Pouvoirs spéciaux. Des cadeaux, Hugo Chávez en distribue à tour de bras depuis Pâques : cartes d'alimentation, crédits pour des exploitations agricoles, tracteurs neufs, appartements, augmentation des salaires et des retraites… En tout, plus de 15 milliards de bolivars (environ 2,4 milliards d'euros) destinés aux plus démunis.
A un an et demi de l'élection présidentielle, l'envolée des cours du pétrole - au-delà des 110 dollars, soit plus de 76 euros, le baril -, assure au chef d'Etat socialiste une prospérité bienvenue. Le commandante a lui-même modifié la loi sur les hydrocarbures, afin que lorsque le baril dépasse les 70 dollars, au moins 80% du «bonus» (contre 50% auparavant) aille directement dans les caisses du Fonds de développement national (Fonden), destiné à financer des projets sociaux. Après les pluies diluviennes qui ont fait 130 000 sinistrés