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Analyse

En Syrie, «nous n’avons jamais vu une telle horreur»

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Human Rights Watch a dénoncé hier la violence de la répression, seule réponse d’un régime acculé.
Capture d'écran de You Tube montrant un manifestant syrien blessé le 28 mai à Deir Zor. (© AFP photo AFP)
publié le 2 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 2 juin 2011 à 14h37)

L'opposition syrienne avait besoin d'un symbole fort. Elle l'a trouvé avec la mort, sans doute sous la torture, du petit Hamzeh al-Khatib, 13 ans, dont les images du corps effroyablement supplicié circulent sur YouTube (Libération d'hier) et dont la photo est désormais brandie par les manifestants. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a elle-même évoqué, hier, le décès du garçon : «Je peux seulement espérer que cet enfant n'est pas mort en vain.»

La vidéo montre le corps boursouflé d'un enfant avec des impacts de balles sur les bras, l'estomac, la poitrine et des contusions multiples sur le visage et les membres. Deux hommes, qui semblent examiner le corps, assurent que le sexe du garçon a été tranché, mais l'image a été floutée. Originaire d'un village près de Deraa, Hamzeh al-Khatib avait été arrêté le 21 avril et son corps n'a été rendu à sa famille que le 25 mai. Les autorités ont démenti tout acte de torture et les médias du régime qualifié de «mensonges fabriqués» les accusations de l'opposition. «Les soulèvements ont besoin de symboles, souligne de son côté Nadim Houry, un chercheur de Human Rights Watch (HRW), qui travaille depuis Beyrouth sur la Syrie. Ces cas individuels sont symptomatiques et représentent des centaines d'autres cas qui ne sont pas rapportés et sont juste épouvantables. […] Cela alerte sur le fait qu'il y a des centaines de personnes [arrêtées], voire davantage, dont le sort reste inconnu.»