«Les radiations autour de la centrale nucléaire de Fukushima s'étendent sur quelque 600 kilomètres carrés. […] Dans certaines poches très irradiées, en dehors de la zone d'exclusion de 20 kilomètres autour de la centrale, la contamination est très importante, d'un niveau égal à celle qui avait entraîné l'évacuation des résidents après l'accident de Tchernobyl.» C'est l'une des conclusions, en forme d'aveu et d'avertissement, d'un rapport rendu public et aussitôt remis au gouvernement japonais par son auteur, Tomio Kawaba, un expert de l'Organisation chargée de la gestion des déchets radioactifs du Japon.
Césium. L'étude confirme la tâche qui incombe aux préfectures directement touchées par la catastrophe : gérer une pollution radioactive durable et, en certains endroits, massive. En plus de la très forte contamination du milieu marin, des relevés effectués sur certains terrains à plusieurs dizaines de kilomètres de la centrale montrent une irradiation inquiétante, de l'ordre de 1,4 million de becquerels et plus au mètre carré. A 25 kilomètres au nord-ouest, non loin du village de Katsurao (lire Libération du 18 avril), les mesures sont plus importantes encore : des dépôts de césium 134 et 137 excédant 5 millions de becquerels au mètre carré ont été enregistrés.
La dose annuelle de rayonnement reçue par habitant atteint dans ces zones, selon les projections, 30 millisieverts - trente fois ce qui est autorisé par les standards internationaux. A