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Libération

Le Pérou tenté par l’Inca Humala

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Ce nationaliste de la gauche radicale, féroce défenseur de la cause indigène, affronte dimanche Keiko Fujimori, fille de l’ex-président fascisant, au second tour de la présidentielle.
Ollanta Humala, candidat à l'élection présidentielle péruvienne, le 3 juin 2011 à Lima. (AFP Cris Bouroncle)
publié le 3 juin 2011 à 0h00

Le journal El Comercio a été la première victime collatérale du second tour de l'élection présidentielle qui oppose, dimanche au Pérou, la candidate Keiko Fujimori (droite) à l'ancien militaire Ollanta Humala (gauche). Le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, de nationalité péruvienne, a en effet annoncé en milieu de semaine qu'il renonçait à sa chronique dominicale dans le grand quotidien de Lima. Au motif que le journal manipulerait l'information et se serait converti en «machine de propagande» en faveur de Fujimori. Quelques jours auparavant, Vargas Llosa avait affirmé sa préférence pour Humala en tapant très fort : «C'est un paradoxe extraordinaire : pour éviter le socialisme, nous embrassons le fascisme ! Et cela au nom de la liberté, de la démocratie et du libre marché !» écrivait-il dans une chronique intitulée «l'Heure de vérité» livrée au journal espagnol El País.

Clone. Pour le romancier, Keiko Fujimori, 36 ans, ne serait qu'un clone de son père, Alberto, ancien président du Pérou (1990-2000) qui purge actuellement une peine de vingt-cinq ans de prison pour violation des droits de l'homme et corruption durant ses deux mandats consécutifs. Elle avait d'ailleurs fait office de «première dame du Pérou» après le divorce de ses parents, en 1994, et s'était affichée aux côtés de son père dans tous les voyages et réceptions officiels en lieu et place de sa mère, Susana Higushi.

En 1990, Mario Vargas Llosa, alors r