Les dizaines de photos et de vidéos postées sur la Toile montrent toutes des scènes similaires. Des centaines d’hommes des forces antiémeutes à pied ou à mobylette qui dispersent systématiquement le moindre rassemblement et matraquent les manifestants. Un journaliste filmant des policiers frappant un jeune homme se trouve lui-même attaqué par les forces de l’ordre, et ce malgré son gilet presse. Jeudi, Kamal al-Amari, 30 ans, du «Mouvement du 20 février», organisateur de ces manifestations, est décédé à l’hôpital après avoir été blessé lors du rassemblement de dimanche dernier à Safi, à 350 km au sud de Casablanca. Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de ce décès. Pour la troisième semaine consécutive, la police a violemment réprimé, dans au moins cinq grandes villes (Casablanca, Marrakech, Rabat, Safi et Tanger), les manifestations demandant plus de démocratie au Maroc. Trois mois après des rassemblements pacifiques et autorisés dans tout le Maroc, les ordres ont visiblement changé.
Tactique.«Maintenant les policiers visent le visage. Ils utilisent les matraques, les coups de poing ou les casques», affirme Nizar Benamate, étudiant. Les militants du 20 Février pensent qu'après avoir espéré l'essoufflement du mouvement, les autorités changent de tactique. «Le pouvoir ne sait pas comment se comporter et a peur. Il voit qu'après trois mois la mobilisation continue et se duplique dans plusieurs villes», estime Mina, féministe et s