Hama, la ville-martyre qui avait été sauvagement châtiée au début des années 80 par le régime syrien pour s’être soulevée, a repris vendredi le chemin de la contestation. Ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui sont descendus dans les rues, entre 30 et 40 000 selon une source fiable. Au moins une trentaine de personnes ont été tuées - 27 noms de victimes avaient déjà été enregistrés vendredi soir, selon Haytham Manna, qui dirige la Commission arabe des droits de l’homme. Un bilan qui pourrait s’alourdir, de nombreux blessés l’étant très grièvement.
Pétrifié. Les événements de Hama ont toujours une résonance particulière en Syrie. Cette grosse ville du nord du pays s'était rebellée en 1982 à l'instigation des Frères musulmans. La répression des forces spéciales du régime avait fait de 20 à 25 000 morts et pétrifié de peur ses habitants, du moins jusqu'à vendredi. Une partie de la vieille ville avait été rasée et des mosquées historiques détruites. C'est la première fois que ses habitants rejoignent le camp de la contestation. «La fusillade a commencé depuis les toits. J'ai vu des dizaines de gens tomber sur la place Assi, les rues et les allées qui y conduisent», a raconté Omar, un témoin cité par Reuters.
Cette manifestation est sans doute la plus importante qui se soit déroulée en Syrie depuis le début de l'intifada, il y a onze semaines. D'autres marches de protestation ont eu lieu dans de nombreuses villes. A Deraa, où la révolte a com