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Libération

Les Syriens dans la rue malgré les morts

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Révolte . Bravant le régime, 100 000 personnes ont assisté, samedi à Hama, aux obsèques de civils tués.
publié le 6 juin 2011 à 0h00

Vingt-huit personnes au moins ont été tuées par des tirs, hier, dans la région de Jisr al-Choughour (nord-ouest), selon Rami Abdel-Rahmane, l’un des responsables de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il a précisé que les opérations militaires menées contre les opposants au régime du président Bachar al-Assad se poursuivaient en milieu de journée. La veille, 10 personnes avaient déjà trouvé la mort dans la localité lorsque les forces de sécurité ont tiré pour disperser un millier de manifestants assistant aux obsèques d’un civil.

De fait, la fin de semaine a été particulièrement meurtrière dans les principaux foyers de contestation. A Hama (210 km au nord de Damas), 48 civils au moins sont morts vendredi sous les balles des policiers à l’issue d’une manifestation ayant réuni 40 000 personnes, la plus importante démonstration de force des protestataires depuis le début de la révolte, il y a onze semaines. Samedi dans la même ville, ce sont 100 000 personnes qui ont à nouveau bravé les autorités pour participer aux obsèques des victimes.

Hier, les habitants observaient une grève générale de trois jours en signe de deuil, selon des résidents joints par l’AFP mais l’impossibilité faite aux journalistes étrangers de se déplacer librement dans le pays rend difficile toute vérification des faits. Ville martyre qui avait déjà subi une sanglante répression en 1982 (20 000 morts) lorsque les Frères musulmans s’étaient soulevés contre le régime d’Hafez al-Assad, le père de l’act