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Analyse

80 policiers et soldats tués en Syrie : questions sur un carnage invérifiable

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Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 7 juin 2011 à 0h00

La télévision officielle syrienne a annoncé hier que 80 policiers et soldats avaient été tués par des «groupes armés» à Jisr al-Choughour, dans le gouvernorat d'Idlib (nord-ouest). Une information et un bilan difficiles à vérifier dans un pays fermé à la presse étrangère.

Que s’est-il passé à Jisr al-Choughour ?

L'armée syrienne est entrée samedi dans la ville, qui compte 50 000 habitants. «Ils sont arrivés en force, avec des tanks, des jeeps, des centaines de soldats, raconte un habitant joint par téléphone. Ils appartenaient à la 4e Division, de Maher al-Assad». Jisr al-Choughour est sunnite et a un passé islamiste, à la fin des années 70.

Une intervention aussi massive dans la région d’Idlib peut s’expliquer par la crainte d’un effet de contagion à Alep, la deuxième ville du pays. Mais aussi parce que Jisr al-Choughour n’est qu’à 4 kilomètres de la Turquie : si la ville venait à tomber aux mains des manifestants, elle pourrait constituer tout à la fois un refuge et une porte d’entrée pour l’insurrection. Exactement comme Benghazi en Libye. Pour la même raison, Deraa, près de la Jordanie, a été la première ville syrienne réprimée.

Les forces de l’ordre ont-elles été attaquées ?

Alors que la répression a fait plusieurs dizaines de victimes samedi et dimanche, il semble bien que l'armée a été attaquée, mais personne n'est d'accord sur les assaillants. La télévision du régime parle de «bandes armées»,