Les socialistes portugais ont payé la crise financière au prix fort. Après trois plans d'austérité en seulement un an, après avoir dû recourir au «repêchage international» début mai (78 milliards d'euros de prêt) - au même titre que la Grèce et l'Irlande en 2010 -, le Premier ministre sortant, José Sócrates, jette l'éponge. Au pouvoir depuis 2005, cet animal politique qui jusqu'ici avait toujours su rebondir dans l'adversité a reconnu l'ampleur de sa défaite : avec 28% des suffrages, le Parti socialiste portugais connaît la pire déroute de ces vingt dernières années. Fidèle à ses engagements pré-électoraux, Socrates a renoncé à la direction du Parti socialiste et même à son siège de député.
Corruption. Cet effondrement permet à la droite de signer une victoire écrasante, puisque les sociodémocrates du PSD (formation de droite malgré son nom, 105 sièges) et les libéraux populistes du CDS (24 sièges) obtiennent une confortable majorité. Avec son triomphe à la présidentielle de janvier, la droite concentre presque tous les pouvoirs dans ce petit pays ibérique longtemps dominé par la bouillonnante personnalité de Sócrates.
En partie du fait d'une abstention élevée (40%), l'électorat portugais a sanctionné l'aplomb du chef du gouvernement socialiste : fin mars, celui-ci avait démissionné au lendemain du rejet par le Parlement de son quatrième plan d'austérité (PEC-IV), et convoqué des législatives anticipées, persuadé que cette initiative allait le remettr