La campagne aérienne de l’Otan au Kosovo et en Serbie avait duré 78 jours. Celle de Libye a franchi sans bruit, lundi, la barre des 80 jours. Dès le début de l’intervention, le 19 mars, experts et militaires avaient prévenu : on sait quand on entre en guerre, on ne sait jamais quand on en sort. Cet adage se vérifie à nouveau lors de cette intervention. Près de trois mois de bombardements allant crescendo n’ont pas permis, jusqu’ici, d’atteindre le but désormais avoué de cette guerre : la chute du colonel Kadhafi. Il y a une semaine, l’Alliance atlantique, qui assure le commandement des opérations de la coalition en Libye, a annoncé qu’elle prolongeait son action pour une nouvelle période de 90 jours. Mais le temps presse.
«La course contre la montre a commencé, estime François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique. Plusieurs pays de la coalition ont indiqué qu'ils cesseraient leur participation fin juin et, après quatre mois d'intervention, un débat devra être organisé au Parlement français. A cette occasion, des voix ne manqueront pas de s'élever pour la critiquer.»
Et pour pointer le coût d'une guerre menée avec une trentaine d'avions et le porte-avions Charles-de-Gaulle : environ 1,4 million d'euros par jour, indique François Heisbourg. Soit plus que les opérations actuelles en Afghanistan (1,2 million). «Plus cela dure, plus risque de se poser la question de la disproportion des forces en présence, avec de