Menu
Libération
Analyse

Les Occidentaux prêts à oublier leur prudence

Article réservé aux abonnés
Le pouvoir de nuisance de Damas a longtemps obligé à ménager Assad. Mais le ton se durcit enfin.
Capture d'écran d'images YouTube montrant une manifestation à Kafr nabl, en Syrie, le 3 juin. (© AFP photo AFP)
publié le 8 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 8 juin 2011 à 17h22)

Près de trois mois après le début des manifestations en Syrie, les pays occidentaux envisagent de passer à la vitesse supérieure. Jusqu’ici, ils ont fait preuve d’une prudence et d’une retenue d’autant plus choquantes qu’elles contrastent avec l’engagement occidental en Libye et les appels sans ambiguïté au départ de Kadhafi. Il est vrai que le cas syrien est autrement compliqué que celui de la Libye, diplomatiquement isolée et sans grand pouvoir de nuisance régional. S’en prendre à la Syrie de Bachar al-Assad, c’est trouver sur son chemin l’Iran, son meilleur allié stratégique, risquer de déstabiliser le Liban, toujours aussi fragile et ouvert à tous les vents, et déstabiliser un pays frontalier d’Israël. Sans compter la Russie, qui veille sur son ancien allié du temps de l’URSS et qui fait construire en ce moment une base pour ses sous-marins nucléaires, la première en Méditerranée.

Exaspération. Mais depuis l'entrée en scène de l'armée à Deraa, le 25 avril, le ton s'est durci. Mi-mai, Barack Obama, dans son discours sur les révolutions arabes, demande à Bachar al-Assad de «diriger la transition ou s'écarter». C'est la première fois que l'idée du départ du jeune dirigeant syrien est évoquée. Dans la foulée, il est placé sur une liste européenne de dirigeants syriens sanctionnés. Peu avant le sommet du G8 à Deauville, Nicolas Sarkozy évoque aussi le départ de Bachar al-Assad, mais le sommet lui-même est resté en retrait dans son communiqué final.

L’a