En quelques heures, il est devenu la voix de la présumée victime, «celle qu'il ne faut pas oublier», comme il le dit lui-même. Lundi, lors de l'audience de Dominique Strauss-Kahn devant le juge Obus, Kenneth P. Thompson s'est assis au premier rang du public, non loin d'Anne Sinclair. A la presse qui lui demandait qui il était, il a répondu d'un trait : «Je suis le nouveau et seul représentant de la femme de chambre avec mon associé, Douglas Wigdor. Nous ferons une conférence de presse à la sortie du tribunal.» Malgré son visage rond et sa fausse nonchalance, Me Thompson est plutôt du genre efficace. Il n'est intervenu que brièvement face aux caméras devant la cour criminelle de Manhattan, mais ses mots ont porté. Benjamin Brafman, l'avocat de DSK, venait de rappeler que son client niait les accusations d'agression sexuelle portées contre lui par Nafissatou Diallo, l'employée du Sofitel. Aussitôt, Thompson a rétorqué qu'«affirmer qu'il s'agissait là d'une relation consentie était proprement scandaleux». Et de lancer que sa cliente allait témoigner lors d'un éventuel procès «pour dire au monde ce que Dominique Strauss-Kahn lui a fait». Avant d'appeler d'autres «victimes potentielles» de DSK à le contacter. Un appel renouvelé mardi soir sur France 2.
Bagarre d'avocats. L'arrivée de l'éloquent Kenneth P. Thompson n'est évidemment pas un hasard, et apporte une nouvelle lumière sur la stratégie de la plaignant