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Libération

La brutalité de la répression syrienne choque Ankara

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Le monde arabe en ébullitiondossier
révolte . Le Premier ministre turc a dénoncé les «atrocités» commises par Damas dans le nord du pays et laisse ses frontières ouvertes aux réfugiés.
publié le 11 juin 2011 à 0h00

L’assaut brutal des forces d’élite de l’armée syrienne contre la localité de Jisr al-Choughour, théâtre, semble-t-il, d’une mutinerie le week-end dernier, s’est poursuivi et accentué vendredi. Accélérant du même coup l’exode de réfugiés syriens vers la Turquie distante de seulement 4 kilomètres. L’arrivée de quelque 3 000 Syriens dans la province turque de Hatay, ces tout derniers jours, suscite une colère croissante du pouvoir à Ankara, jusqu’à récemment très proche du régime syrien.

Défections. Pour la première fois depuis le début de la crise syrienne, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s'en est violemment pris à son «ami» Bachar al-Assad. «J'ai parlé à Monsieur Assad il y a quatre ou cinq jours, a-t-il raconté dans une interview télévisée. Mais [les dirigeants] sous-estiment la situation. Et, malheureusement, ils ne se comportent pas humainement.» Erdogan use de mots très durs, parlant d'«atrocité» pour décrire la manière dont des femmes ont été tuées par les forces de sécurité syriennes, et qualifiant la répression d'«inacceptable». Il a décidé de laisser les frontières ouvertes pour les Syriens cherchant à fuir les massacres. Ankara ne cache plus sa colère contre le régime syrien qui, par sa politique du pire, menace de déstabiliser une zone frontalière où la guérilla séparatiste kurde du PKK est encore active.

Vendredi, des villages autour de Jisr al-Choughour ont été pris d’assaut par l’armée et