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Libération
Reportage

La caravane passe, les cartels mexicains restent

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Pour dénoncer la violence liée à la guerre contre les narcos, quinze autocars traversent le pays depuis une semaine. Dernière étape : Ciudad Juárez.
publié le 11 juin 2011 à 0h00

Après avoir été nommée «Caravane pour la paix avec justice et dignité», l’initiative du poète mexicain Javier Sicilia a été rebaptisée en cours de route «Caravane du réconfort». Ce cortège composé d’une quinzaine d’autobus a parcouru en l’espace d’une semaine quelques-unes des régions du Mexique les plus ravagées par la guerre des cartels de la drogue afin d’attirer l’attention des autorités et de la société sur le drame vécu par les victimes de cette violence. A chaque étape, des rencontres avec des proches de personnes assassinées ou avec des familles recherchant leurs disparus étaient organisées. Plus de 80 témoignages de citoyens touchés par la violence ont été recueillis dans quatorze villes.

Faire sortir les 37 000 victimes des cartels de l’anonymat est l’un des principaux objectifs du mouvement de protestation civile lancé par Javier Sicilia en avril, après l’assassinat de son fils par un gang lié au narcotrafic : la mémoire des victimes a donc occupé une place centrale dans les meetings. Partant de Mexico, samedi dernier, la mobilisation itinérante a culminé vendredi par la signature d’un pacte national réclamant aux pouvoirs publics la fin de l’impunité et l’éradication la corruption.

«Contagieux». «L'insurrection civile pacifique» de Sicilia est appelée à durer, la caravane ayant été conçue pour faire germer la révolte à travers le pays. «Cette caravane est le moyen de toucher les consciences et de sortir les gens de leur état d'apathie, aff